ΕΟΡΤΑΣΜΟΙ ΓΙΑ ΤΟ ΠΟΛΥΤΕΧΝΙΟ : Liberté, mon amour

La CGDAM vous propose une manifestation sur le thème

« Liberté, mon amour : récits et chansons de résistance à la dictature des colonels».

Samedi 9 novembre 2024

de 15h30 à 18h00

Amphithéâtre VIRA SOULEU Maison des associations, 12 ter place Garibaldi, 06000 Nice

La Compagnie Mymesis, en collaboration avec l’association Meraki, propose une lecture théâtralisée de témoignages et de récits personnels d’opposants à la junte militaire en Grèce entre 1957 et 1974. Témoignages poignants, glaçants, projection d’images d’archives et vibrantes chansons de la résistance, ce spectacle vous entraîne dans cette sombre période de l’histoire grecque, avec justesse et émotion.

Le spectacle a trouvé ses sources d’inspiration dans les collections grecques de la BULAC. Il met à l’ honneur le don du couple, Meynaud-Zographos, connus pour leurs initiatives en faveur de la réhabilitation de la démocratie en Grèce .

L’armée grecque prend le pouvoir le 21 avril 1967

Il est environ deux heures du matin quand «Les chars prennent position autour du palais royal, devant le Parlement et aux principaux points stratégiques». «Les officiers supérieurs prennent possession des bureaux administratifs de l’État, des télécommunications, ainsi que des postes de contrôle à l’aérodrome, au port du Pirée, à la radio et aux gares». Le régime militaire s’empare ainsi de l’État, en pleine campagne électorale: le scrutin, prévu le 28 mai, devait pourtant mettre fin à une grave crise gouvernementale.

Dans la nuit du 21 au 22 avril, la radio de l’armée annonce le coup d’État en diffusant un décret royal: «Certaines parties de la Constitution étaient en danger» et donc le roi Constantin prie «L’armée de prendre le pouvoir afin de maintenir l’ordre». Les chefs de la conjuration MM. Stylianos Pattakos, Nicolaos Makarezos et Georgios Papadopoulos ne tardent pas à constituer un gouvernement. Le nouveau gouvernement est présidé par un haut dignitaire de la Cour de cassation, M. Constantin Kolias. Les principaux responsables politiques du pays sont immédiatement arrêtés, ainsi que les membres de l’opposition. Le surlendemain du putsch, le porte-parole du gouvernement justifie cette prise du pouvoir: l’armée a voulu faire barrage à la menace communiste. Ce qu’on appelle «la dictature des colonels grecs» se met en place. Elle durera sept années.

L’armée grecque prend le pouvoir le 21 avril 1967

Il est environ deux heures du matin quand «Les chars prennent position autour du palais royal, devant le Parlement et aux principaux points stratégiques». «Les officiers supérieurs prennent possession des bureaux administratifs de l’État, des télécommunications, ainsi que des postes de contrôle à l’aérodrome, au port du Pirée, à la radio et aux gares». Le régime militaire s’empare ainsi de l’État, en pleine campagne électorale: le scrutin, prévu le 28 mai, devait pourtant mettre fin à une grave crise gouvernementale.

Dans la nuit du 21 au 22 avril, la radio de l’armée annonce le coup d’État en diffusant un décret royal: «Certaines parties de la Constitution étaient en danger» et donc le roi Constantin prie «L’armée de prendre le pouvoir afin de maintenir l’ordre». Les chefs de la conjuration MM. Stylianos Pattakos, Nicolaos Makarezos et Georgios Papadopoulos ne tardent pas à constituer un gouvernement. Le nouveau gouvernement est présidé par un haut dignitaire de la Cour de cassation, M. Constantin Kolias. Les principaux responsables politiques du pays sont immédiatement arrêtés, ainsi que les membres de l’opposition. Le surlendemain du putsch, le porte-parole du gouvernement justifie cette prise du pouvoir: l’armée a voulu faire barrage à la menace communiste. Ce qu’on appelle «la dictature des colonels grecs» se met en place. Elle durera sept années.

 

Le roi Constantin tente un «contre coup d’état» le 13 décembre 1967: il réclame un remaniement du gouvernement débarrassé des «éléments extrémistes». En cet hiver 1967, il tente de restaurer les libertés suspendues depuis près de huit mois. C’est un échec. Le roi choisit alors de s’exiler à Rome avec sa famille. Le colonel Georgios Papadopoulos devient chef du gouvernement. Derrière le vide monarchique, la dictature va pouvoir désormais occuper une place prépondérante.

■ La Grèce à l’heure militaire

Après avoir suspendu onze articles de la constitution, les colonels se donnent la possibilité d’arrêter les citoyens sans mandat, et de les interner. Dès le 24 avril 1967, «Des tribunaux militaires extraordinaires ont été installés dans dix grandes villes de Grèce, à Athènes et à Salonique en particulier». Tout individu peut être jugé devant ces tribunaux. Les partis politiques, les organisations syndicales sont mises hors la loi. Les journaux de gauche cessent de circuler. Idem pour la culture: certains ouvrages sont interdits (dont ceux de Mikis Theodorakis, Yannis Ritsos… ); avant impression, les livres sont contrôlés. Nombreux spectacles jugés pernicieux sont suspendus. La junte reprend en main également l’Église. Tout opposant est donc pourchassé : près de 6.138 détenus sont déportés à Yaros «l’île du Diable». La torture est une pratique courante (notamment la falanga – qui consiste à frapper violemment la plante des pieds – ou encore l’asphyxie, la noyade, et les supplices sexuels). Le premier grand mouvement de protestation anti-régime survient au moment des funérailles de George Papandréou en novembre 1968. La foule, soit 150.000 personnes, hurle «Papandréou, Démocratie, maintenant tu es un homme libre», c’est toi le premier ministre» . La foule entonne l’hymne national et ne cesse de clamer «liberté» «liberté». Ce mouvement surprend le régime : une preuve que le peuple n’est pas assujetti aux militaires. En effet, la résistance s’organise au lendemain de la mise en place de la dictature.

■ La résistance lutte

 

À l’intérieur, des organisations clandestines se mettent en place et combattent la dictature. Le Front Patriotique, Défense démocratique souhaitent rétablir une véritable démocratie : très rapidement une succession de procès sont intentés à ces mouvements. D’autres utilisent des moyens plus radicaux tels que les bombes : ainsi le 13 août 1968 Alexandros Panagoulis tente de faire exploser la voiture du chef de la junte. Celui-ci échappe à l’attentat. Panagoulis est immédiatement condamné à mort. Devant la pression de la communauté internationale, sa peine est convertie à la perpétuité.

À cela s’ajoute la contestation des milieux intellectuels et artistiques: beaucoup s’exilent et participent à la lutte depuis l’étranger. La France notamment est un des pays qui accueille un grand nombre des exilés : on parle alors d’un millier de Grecs installés à Paris. La capitale devient un haut lieu de résistance contre la dictature grecque. Des comités de solidarité composés notamment de Jean-Paul Sartre, Simone de Beauvoir, Michel Leiris se mettent en place. Une série d’actions et des manifestations s’organisent contre les colonels : Jean-Jacques Servan Schreiber dans les années 1970, parviendra à faire libérer le célèbre compositeur Mikis Theodorakis.

■ 1973: le début de la fin de la dictature des colonels

Dès février 1973, les élèves de la faculté de droit commencent à se rebeller contre la junte. Ils occupent l’université et manifestent aux cris de «À bas la junte, pour le pain, l’enseignement et pour la liberté». La police intervient, de nombreux étudiants sont brutalisés. Quelques mois plus tard, un référendum détrône le roi Constantin. Papadopoulos se déclare alors président de la République. Des élections générales sont prévues. À l’automne 1973, les étudiants de Polytechnique se soulèvent contre le régime. Par l’intermédiaire de la radio, ils émettent clandestinement appelant le peuple de Grèce au combat. Pendant quatre jours, la révolte des étudiants enflamme les rues d’Athènes.

Le 17 novembre 1973, les chars entourent l’école, l’un d’eux défonce la grille, les victimes sont nombreuses. Selon des sources «Officieuses mais très sérieuses, le chiffre dépasserait 100 morts». Les arrestations se multiplient. Une semaine plus tard, un coup d’État renverse le colonel Papadopoulos: le général Phaedon Gizikis devient le nouveau président, mais le véritable homme fort du pouvoir est le chef de la police militaire Demetrios Joannides. Durant huit mois, la répression est terrible : assassinats politiques, tortures. Le pouvoir à bout de souffle est de plus en plus isolé au niveau international : suite à la crise de Chypre, le régime est balayé le 23 juillet 1974.

Après sept années de dictature, la Grèce redevient une démocratie parlementaire. Les élections de novembre 1974, consacrent la victoire de Constantin Karamanlis et de son nouveau parti Nouvelle Démocratie. Un mois plus tard, un référendum approuve la République.